Aller rider à Siargao !

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Dernier avant-poste des Philippines avant le Pacifique, battu par les vagues et inondé de soleil, Siargao est cet Eden des antipodes tel qu’on le rêve souvent sans jamais le rencontrer. Notre Bardos, si !

Siargao est l’île philippine qui a le vent en poupe depuis quelques années. II y a peu encore, avant l’ouverture du vol la reliant à Cebu, deuxième plus grande ville du pays, ce bout de terre paradisiaque de quelques centaines de kilomètres carrés situé à son extrême-est était le secret le mieux gardé de l’archipel. Un nom mythique que seule une poignée de surfers s’échangeaient le soir autour du feu, à Hawaï, Bali ou sur la Gold Coast, en se faisant tourner le pétard. Des riders backpackers passionnés qui découvrirent Siargao à la fin des années 80 et la placèrent incidemment sur la carte du tourisme mondial. Aujourd’hui encore, une bonne partie de ceux qui s’aventurent aux confins des 7000 îles le font pour Cloud 9, le spot légendaire qui a imposé Siargao au rang de capitale du surf des Philippines. Siargao a cependant bien plus à offrir que les tubes parfaits qui viennent s’abattre inexorablement sur ses plages de sable blanc. Si l’île n’en est plus vraiment aux balbutiements de son développement touristique, elle jouit toujours d’une authenticité et d’une atmosphère laid back qui contraste clairement avec les îles plus fréquentées des Philippines et donne envie de ne plus jamais la quitter.

Très peu de voitures ici, plus de pistes que de routes, encore relativement peu d’infrastructures hôtelières, une vie locale existant en dehors du tourisme… Et une nature à se damner : lagons, plages paradisiaques, piscines naturelles, flopée de mini-îles encore quasi-vierges, jungle abritant entre autres le tarsier, plus petit primate au monde, et grandes étendues de mangrove à explorer en kayak. Clou du spectacle, l’île de Bucas Grande, fabuleux lagon labyrinthe constitué de formations rocheuses en forme de champignons sillonnées par les eaux. Un monde perdu peuplé de chauves-souris géantes, de coraux chatoyants, d’orchidées sauvages et de méduses inoffensives valsant sans fin entre les stalactites et les rayons de soleil fendant les eaux turquoises des grottes aquatiques. Le soir venu, après s’être régalé d’un mahi mahi grillé dans un des restos alentours (mention spéciale au Mama’s Grill pour du local et au Kawayan, tenu de main de maitre par l’inénarrable David, un frenchy pas piqué des hannetons), point de stupide house polluant les plages et traumatisant les crabes.

Juste quelques rades au poil disséminés autour de Cloud 9, que l’on rejoint en scout par la route obscure, l’air chaud vous caressant les pattes, et où l’on se retrouve pour écluser des cocktails tropicaux, les pieds ensablés, dans cette ambiance de fraternité propre à ceux qui partagent un heureux secret.

LE SPOT : KALINAW RESORT

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Se prélasser au Kalinaw Resort, c’est le début du paradis

Créé par Fred et Pierre, deux designers ayant choisi il y a une dizaine d’années de quitter Paris et son stress pour édifier leur Xanadu sous les tropiques, le Kalinaw est un havre de paix. Un cocon à l’architecture épurée dont les compères ont eux-mêmes dessiné les plans et qu’ils ont édifié avec des matériaux et des savoir-faire locaux. Au lieu de multiplier les habitations, ils ont choisi de ne bâtir que cinq villas, aussi spacieuses que luxueuses, et suffisamment éloignées les unes des autres pour assurer un sentiment de privauté et de calme unique. Cerise sur le gâteau, le restaurant, réputé pour être la meilleure table de l’île, dont la carte combine influences locales, françaises et italiennes, propose une cuisine tout simple- ment parfaite. Que l’on vous conseille de faire couler d’un bon Don Papa en devisant gaiement avec Pierre et Fred, sans doute les hôtes les plus cools à mille miles à la ronde. Villa à partir de 190 euros la nuit.
http://www.kalinawresort.com

SEBASTIEN BARDOS 

Technikart #204, septembre 2016

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