JOEY STARR : « Mais va changer ton slip toi ! »

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Le grand seigneur du hip-hop français a choisi Technikart pour mettre les points sur les i en abordant tous les sujets qui fâchent : sa carrière au cinéma, ses détracteurs, les César…  Retrouvez notre interview-fleuve de Joey Starr dans notre numéro daté mai, en kiosque jeudi. Extrait.  

Bonjour. Vous…

Joey Starr : On se tutoie, non ? C’est plus simple. On parle de quoi ?

De votre carrière dans le cinéma.

Allez-y, les gars.

Depuis Le Bal des actrices en 2009, quand on te voit dans les médias, c’est à chaque fois pour faire la promo de films plutôt mainstream : des comédies populaires, le Beigbeder, Les Gorilles ces jours-ci… Tu as l’impression d’être devenu un notable du cinéma français ?

Un notable ? Mais va changer ton slip toi !

Tu as joué dans un Tonie Marshall, à deux reprises pour Maïwenn… 

Au départ, je pensais que Maïwenn se foutait de ma gueule. Je devais composer un morceau pour Charlotte Rampling pour la BO du film. J’étais assez flatté : c’était la première fois qu’on me demandait ça. Je lui dis: « Ce sera prêt dans deux semaines ». Bien sûr, deux semaines après, je n’ai rien foutu. Mais à chaque fois qu’elle m’appelle, je lui dis : « C’est dans les tuyaux ». Un jour, j’ai rendez-vous avec elle, elle veut savoir où j’en suis. Alors pour l’enfumer un peu, pour l’attendrir, je ramène mon fils de la crèche au rendez-vous. Et là, Maïwenn me dit: « Il manque quelqu’un pour jouer mon mari. Et quand je te vois avec ton fils, c’est exactement ça. » Et me voilà embarqué pour un mois de tournage…

Sans avoir rien demandé…

C’était une première fois, j’y allais en dilettante. Mais à partir du moment où on me propose de faire des choses fortes, je ne les fais pas à moitié. J’étais arrivé sur le tournage les mains dans les fouilles, j’étais là avec mon bagout. On me parle, je réponds. Mais quand je regardais le rendu à l’écran, je me disais: « Il se passe quelque chose, on peut y croire ». C’était la première fois.

Depuis, tu as surtout participé à de grosses productions… 

Quand tu as l’opportunité d’avoir deux amours, comme moi (la musique et le cinéma, ndlr.), tu n’es pas comptable à ce point-là de : « Tiens, il me faut un film populaire. » C’est sûr que, de temps en temps, effectivement, je me dis : « Bon, ça sent le chien un peu, mais on va y aller parce qu’on a besoin de pépètes ». Mais attends, mettons-nous d’accord, je vous rappelle un truc : j’estime que je fais mon boulot assez sincèrement pour ne pas avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Je ne dis pas que je frôle à chaque fois la perfection, ou qu’il n’y a jamais rien à redire sur ce que je fais. Mais ce genre de truc : «Ouais… Tu l’as fait pour la thune », je vais te regarder dans les yeux et te dire : « Bah ouais, pourquoi ? » Je n’ai aucun problème avec ça.

Entretien Sébastien Bardos & Laurence Rémila – Photo Matias Indjic

(Retrouvez l’interview complète dans Technikart n° 191, en kiosque le jeudi 7 mai.)