Guillaume Fédou, musicien : « Dix ans après, y a-t-il enfin la prescription nécessaire pour reconnaître le côté pionnier de la pré-campagne de Ségolène Royal, celle qui, dès 2006, décimait deux éléphants, DSK et Fabius, avec une simple « différence visible » ? Artisanale, improvisée mais follement inventive, cette campagne contenait moult idées gagnantes pour inspirer nos futurs présidentiables. En voici trois.
1) Rassembler une équipe de fidèles hors-parti
D’abord, la fraîcheur, la réactivité, d’un petit groupe monté entre fidèles… Créé notamment par l’avocat Jean-Pierre Mignard, la communicante Nathalie Rastoin (Ogilvy – Europe) et la militante Sophie Bouchet-Petersen, Désirs d’avenir est ce qu’on appelle un module de référence, hors-parti et férocement politique.
2) Laissez le Net aux jeunes
Créatif à tous les étages du 282 (le QG boulevard Raspail prêté par Bergé qui faisait rosir d’envie Solférino et ses roses plantées à l’envers), il n’est pas cette usine à gaz que l’on décrivait à l’époque – et qui a vraiment été visitée par le staff digital d’Obama, en simple mission de « benchmarking », n’en déplaise aux ricaneurs, curieux de voir à l’œuvre cette Ségosphère, emmenée par Benoit Thieulin, Aziz Ridouan, et bien sûr Thomas Hollande.
3) Inspirez-vous de ses slogans passe-partout
Avec ses slogans fédérateurs de cour d’école – « Impose toi dans le débat », « Demain ne se fera pas sans toi », cette jeune garde aujourd’hui très professionnalisée a su capter l’esprit de 2007, voire celui de 2016. À la fin des AG de Nuit Debout, on se dit qu’on s’aime, car on remplace l’injonction par l’émotion. Et le mouvement « hors-parti » aux douces initiales d’Emmanuel Macron prône la parole « participative »… La canonisation de « La France candidate » serait-elle « en marche » ?
Dernier album paru : Nouvelle fidélité part 1 (La Souterraine)
Paru dans Technikart #200, avril 2016
