Ce vendredi 10 avril, L’Appart (9 rue du Colisée, Paris 75008) accueille le Club Nomo, une soirée au concept inédit en France. Des inconnus vont se rencontrer, se parler directement autour d’un verre – sans avoir la possibilité de poster des selfies sur Instagram ou des #SoiréedeFolie sur Twitter. Pour cause, les téléphones portables seront laissés au vestiaire.
Une soirée interdit aux portables en 2015, est-ce bien raisonnable ?
Sélim Niederhoffer, organisateur du Club Nomo : Un matin sous la douche, la musique à fond, je me suis mis à psychoté. « Merde, si jamais Patrick Bruel m’appelle, je peux pas lui répondre ! » (Sélim est également CM pour Bruel – NDLR.) Là, prise de conscience : mince, je suis connecté tout le temps. La digital detox, c’est une nécessité. Il y a trop de comportements antisociaux. En concert, tout le monde est sur Instagram. Tu ne vis plus le truc directement. Pour le Nouvel An, j’étais dans une boite à Dublin. Les types étaient sur Tindr, ils n’essayaient même pas de draguer en vrai !
Et ça va se passer comment ?
Dans l’idée, c’est comme une soirée normale, avec une physio à l’entrée. Sauf qu’au vestiaire, les gens laissent aussi leur téléphone. On a prévu environ 300 enveloppes matelassées pour les portables.
Les gens sont prêts à laisser leur portable au vestiaire ?
Je ne sais pas, au départ beaucoup pensaient que c’était un poisson d’avril. J’ai des mères de familles qui me disent « non mais je peux pas laisser mes gosses chez moi sans téléphone. » Alors qu’en fait on ne va faire que revivre comme avant les années 2000. Mais là tu te demandes vraiment comment faisaient nos parents.
Et si jamais il y a des récalcitrants ?
On propose une parenthèse, une déconnexion choisie. On ne propose pas non plus un camp dans l’Oregon, hein ! Juste : tu poses ton portable. On n’est pas sur un truc de vie saine, sans alcool et sans gluten. On est quand même là pour faire la fête.
www.clubnomo.com
Entretien Cyril Camu