Le GBL est-il la drogue des années 2010 ?


Le grand public l’a découvert avec l’affaire Loana. Mais le GBL n’a pas attendu d’envoyer l’ex-lofteuse dans le coma pour ravager les cerveaux de ses consommateurs. Prêt pour une bonne rasade ?

gbl

«Le GBL, c’est pour me relaxer, de temps en temps, mais ce n’est pas considéré comme une drogue. J’en prenais que quelques gouttes, le soir, avant d’aller me coucher.» Le 22 février, l’émouvant zombie peroxydé Loana offre à la France entière l’un de ces instants de télévisions tragicomiques où l’on mesure tout le mal qu’a pu faire une Mireille Dumas derrière son sourire de décoratrice d’intérieur.

La scène est enregistrée pour «7 à 8» sur TF1. Loana, qui, après quinze jours d’hospitalisation, jure péter la forme, bafouille. Ses souvenirs sont flous sur ce qui s’est réellement passé ce mercredi 4 février avant qu’on ne la retrouve inanimée dans sa salle de bains,

son appartement en vrac et le visage dans un état assez proche.

Raison de ce black-out: l’ex-bimbo lofteuse, émotionnellement au bout du rouleau et salement insomniaque, s’était, comme souvent, envoyé «quelques gouttes» de GBL, pour gamma-butyrolactone, un précurseur du GHB. Précurseur, c’est-à-dire qu’une fois dans l’organisme, le GBL, sous l’effet d’enzymes présentes dans l’estomac, se transforme comme par magie en GHB, provoquant chez son consommateur les mêmes effets (phase d’euphorie suivie d’une tenace anesthésie générale) que ce qu’on appelait jadis outrageusement la «drogue du viol».

 

Vincent Cocquebert

(La suite dans Technikart n°134, en kiosques le 4 juin)