Longtemps considéré comme l’un des endroits les plus dangereux au monde, la mégalopole colombienne s’est assagie. Bienvenue au «printemps éternel».
Medellín ? Si c’est bien ? Eh bien… pour tout vous avouer, votre serviteur n’avait point mangé si grande claque depuis longtemps. L’arrivée, déjà. Wagnerienne. Stratosphérique. Atterrissage à l’aéroport José Maria Cordoba. 2 120 mètres d’altitude. Un plateau vert-Pyrénées. Taxi. Petite tension. On est dans la ville de feu Pablo Escobar, tout de même. La cité qui, dans les années 90, était la plus dangereuse au monde. Allez, en voiture, cabrón ! Descente de nuit sur la ville. 600 mètres de dénivelée. Vue vertigineuse sur un océan de lumières. Medellín la tentaculaire. Impression extraterrestre. Mais où suis-je tombé ?
Un aperçu de l’architecture, aussi ensoleillée que le printemps éternel
Résumer en trois colonnes pourquoi Medellín (prononcez « Metsdesjeans ») est si fantastique relève de la gageure. Mais tentons. Le site, tout d’abord. Une mégalopole entourée de sommets d’un vert luxuriant, contrastant avec l’orange-brique des buildings. Pour peu qu’on prenne un peu de hauteur, le paysage vous tamponne la rétine. Ces jeux de lumière sur les versants… Sensation d’évoluer sur une île flottant dans les cieux. Pas pour rien que Medellín est surnommée la « sucursal del cielo ». Un autre élément joue beaucoup dans ce sentiment de légèreté et de bien-être : le climat. Jamais chaud, jamais froid. 24 degrés tout le temps. Medellín, ville du printemps éternel…
Une ville ne serait rien sans ses habitants. Aux antipodes des a priori que l’on pourrait avoir, les « païsas » (c’est le nom des autochtones) sont la douceur, la serviabilité, la gentillesse même. Une expression colombienne dit : « Demandez votre chemin à un païsa et il vous dessinera le plan. » C’est ça, littéralement. Bien sûr, Medellín reste une ville dangereuse, mais tant qu’on ne « tend pas la papaye » (« dar papaya ») comme l’on dit ici, qu’on ne provoque pas le danger en s’aventurant dans certains quartiers ou en exhibant sa richesse, tout se passe à merveille.
Toi aussi prends goût aux fleurs et à la fête sans fin dans les rues suaves de Medellín
Propre, agréable, coquette, Medellín, est de plus, excitée niveau fête. La « rumba », c’est son nom local, s’installe à chaque coin de rue, ou presque. La vraie drogue locale ? Le reggaeton, qui se danse, comme la décadanse, par derrière et suavement. Les filles de Medellín étant connues pour être les plus belles du pays, l’activité, agrémentée de quelques shots d’aguardiente, le carburant local, n’est pas déplaisante. Une période idéale pour découvrir la divine Medellín ? Début août, durant la fête des fleurs, une immense célébration populaire. Au programme : concerts, cavalcades, processions de voitures de collection et défilés des « silleteros », lors desquels les paysans locaux font admirer d’incroyables structures florales. Une superbe occasion certes, mais le printemps étant sans fin à Medellín, quelque soit l’heure de rallier le ciel, vous ne vous tromperez jamais.
Aventure Colombia la bien nommée
Que vous ayez envie d’arpenter Bogota ou Cartagène, de flâner sur la côte, de tenter l’aventure amazonienne ou de trekker dans les Andes, Aventure Colombia (AC) est l’agence qu’il vous faut. Fondée par Mathieu Perrot-Borhinger, un Frenchy trentenaire basé depuis huit ans dans le pays, AC s’est imposée comme l’agence francophone de référence en Colombie. Marié à une Colombienne, avec laquelle il gère l’entreprise, véritable mordu de voyage avant d’être un commerçant, aussi sympathique et relax que super calé et pro, Mathieu propose un tourisme exigeant, intelligent et hors des sentiers battus.
Au programme, entre autres réjouissances : randos dans le parc Tayrona, ancien sanctuaire du peuple précolombien du même nom. Un cocktail détonnant et unique au monde de collines recouvertes de jungles, de vestiges archéologiques et de plages caribéennes idylliques. Mais aussi des treks dans la Sierra Nevada et des rencontres avec la communauté des cultivateurs de café, qui tente tant bien que mal de tirer un trait sur les années d’affrontements opposant Farc et paramilitaires. Le top 3 de Mathieu, hors ces deux incontournables ? La côte pacifique, ses plages de sable noir, sa mer déchaînée, un spot sauvage et encore relativement inexploré; le désert de la Guajira, la beauté de ses dunes tombant dans l’océan ; et, au dessus de tout, le Caño Cristales et ses algues endémiques multicolores. Un cours d’eau communément appelé « plus belle rivière au monde ».
➜ aventurecolombia.com
Pensif au milieu de la nature, sauras-tu retrouver notre globe-trotteur ?
Notre journaliste-baroudeur en compagnie intéressante à Medellín
Quelques tips avant de partir ….
Le livre 📖 ➜ Il serait dommage de partir en Colombie sans avoir lu au moins un bouquin du plus grand romancier du pays, Gabriel García Márquez. Et pour débuter, le concis et brutal «Chronique d’une mort annoncée» est sans doute ce qu’il y a de mieux.
Le film 🎬 ➜ Adapté d’un roman de Fernando Vallejo, « la Vierge des tueurs » de Barbet Schroeder est une plongée aussi morbide que lyrique dans le Medellin des « sicarios », ces ados tueurs à gage.
Abritel forever
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Y aller
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PHOTOS ET TEXTE SÉBASTIEN BARDOS