MHD : « Je danse le Mia, c’est NTM, non ? »

45 millions de vues sur YouTube, un album, une tournée. A 21 ans, Mohamed Sylla, alias MHD des «afro-trap», fait un carton dans toute la France. Et pourtant, personne ne comprend ce qu’il chante…

MHD, vous faites un malheur sur YouTube avec vos «afro-trap». Mais pourquoi vos paroles sont-elles aussi incompréhensibles ?
MHD : C’est normal (rires)! Mes textes, vous savez, c’est un mélange de mots de mon quartier (la Cité rouge, Paris XIXe) et de béninois, de bambara (la langue du Mali), diakhanké (utilisé au Mali, en Guinée, au Sénégal). En plus, avec les gavas (« les potes »), pour avoir un langage à nous, on rajoute des « a » à la fin de chaque phrase. Mais ça n’a rien à voir avec le bambara…

C’est un langage commun avec d’autres quartiers ?
Oui, souvent. En général, y’a d’abord une personne qui nous saoule avec ça. Et après, ça se répand un peu partout. Par exemple, les bavons (« les bons gars ») ou les bavas (« les Noirs »), ça se dit beaucoup à la Cité rouge mais aussi ailleurs. Comme l’tieks pour dire le quartier, kouma («parler », en bambara), les bravas (les «bras »), la moula (« l’argent », le « cannabis », mais aussi faire un score à la Playstation), etc.

Au fait, c’est quoi « l’afro-trap » ?
C’est un terme que j’ai inventé pour définir le mix entre instrus « trap» (tempos rapides, sons électro) et intros africaines. Il y a quelques années, je faisais du « trap » avec mon collectif 19 Réseaux . Mais on ramait de ouf sur les vues ! Et puis cet été, j’ai tourné un selfie-vidéo « afro-trap» en écoutant des groupes africains comme P-Square, Shekini, etc. Et là, tout a décollé. Des milliers de vues en quelques heures, le premier clip avec mon pote Joao (17 ans), les premiers contacts avec des agents… … La suite de l’interview dans le Technikart #200 du mois d’avril

ENTRETIEN: OLIVIER MALNUIT
En concert à Nantes le 20 avril, à Paris (Palais de Tokyo) le 26 mai

 

 

WILLIAM THOMAS, clippeur afro-trap

Afficher l'image d'origine« À 15 piges, je suis tombé amoureux d’un reflex » déclare tout de go le clippeur le plus courtisé de l’année. Via une formation en autodidacte sur son ter-ter (Porte de Saint-Ouen dans le    à Paris), William apprend en faisant des photos de potes et de « modèles en devenir ». A 16 ans, découverte du mode vidéo: il enchaîne les tournages et les heures de montage pour clipper ses acolytes au lieu de suivre les cours (il se barre en seconde). Perfectionniste, il casque pour s’équiper décemment: caméra 5D, un drone… Il réalise des dizaines de vidéos. Le bouche-à-oreille fonctionne, toutes les grosses têtes de l’industrie du rap font appel au prodige : MHD, Gradur, Kalash, Jul, Niska, XVBarbar, Pso Thug et autres… Il a 18 ans. La suite ? « J’aimerais continuer à évoluer et à me faire un nom, m’imposer dans le monde de la vidéo, et pas seulement dans l’univers du clip de rap ! »
JULIO RÉMILA