N1MP, l’expo : Gwenaël Billaud, Andy Bolus, Dom Garcia, Sonia Koumskoff-Raissi, Alice Lewis, Fleur Martinat, Justine Saqué, Studio 21bis, Clémence Veilhan

arton746Tous les jours de 14h à 19h • Entrée libre

photo : Mugshot (ready-made) » 2008, photographie. © Sonia Koumskoff-Raissi

 

Vernissage jeudi 17 juin à partir de 18h

Concerts dans le cadre de l’exposition vendredi 18 juin à 20h 

Je croise la casquette et les lunettes de Thierry Théolier depuis les débuts de Point Ephémère. Professionnel des réseaux sociaux, souvent, il a la gentillesse et l’inconscience de m’y initier, peine perdue.
Créateur du grand Tout, le SDH, Syndicat du Hype, TH réunit une communauté d’artistes et d’activistes qui cherche une alternative à nos médias peureux et peu combattifs, préférant le confort idéologique à la prise de position radicale, mais aussi prônant de nouvelles postures sociales. Il met en œuvre sur la toile dans la réunion de ces fêtards invétérés et de ces artistes (plasticiens et musiciens), une réelle régénération de l’art émergent français. Je suis ravie d’accueillir à Point Ephémère des artistes préférant d’habitude (ou encore) des lieux en dehors des sentiers reconnus et institutionnels dont nous faisons aujourd’hui partie.
Si tous partagent un sens de l’autodérision évident, ils développent à leur manière un travail traversé par les préoccupations sociales où le sexe joue un rôle déterminant dans la répartition des pouvoirs et l’affirmation des individualités. Passant tous d’un médium à un autre, ils abhorrent le cloisonnement et militent pour cette pluridisciplinarité que nous défendons depuis si longtemps. Une nouvelle génération d’artistes est arrivée, Thierry Théolier, l’artiste sans œuvres, tel que le définit le magazine Technikart, nous la présente.
FM

 

 

N1MP L’Exposition 17 juin + la SUPREM’NIMP! Concerts le 18 juin au POINT FMR from SDH

Les Artistes

 

GWENAËL BILLAUD est né en 1972, il vit et travaille à Paris. Il est représenté par LA FOG Galerie. Raconteur d’histoire pluridisciplinaire, sa narration s’articule autour d’obsessions : film d’horreur, musique ringarde, série b, violence ethémoglobine… L’artificiel, le superficiel, le culte de l’apparence sont en ligne de mire dans un esprit pop/punk glam : la branchitude et ses codes sont détournés. Gwenaël Billaud travaille par amalgame, compilation. Une navette opère un va-et-vient de la mort à la vie : les tueurs en série (qui ôtent la vie), les condamnés à mort (qui sont dans l’attente d’une mort programmée) et les morts vivants et autres zombies (qui quant à eux « jouent les prolongations »). L’œuvre de Gwenaël Billaud met en place un mécanisme d’attraction et de répulsion car il fait la démonstration de la création du mythe : les grands criminels sont traités en dieux démoniaques par les journalistes, policiers et romanciers comme le précise Denis Duclos. Il y ajoute des icônes de la mode et de la musique telles que David Bowie ou Kate Moss en un maelström de références créant une fiction infâme et informe, une sorte de « mise en scène des plaisirs horribles ». Yann Perol

Des dents de vampire, du chewing-gum, des hamburgers géants, des tentacules de pieuvres mutantes, des portraits d’ex-girlfriends sans tête, voilà quelques ingrédients essentiels des collages d’horreur d’ANDY BOLUS. Peintre, bidouilleur électronicien, musicien noise qui sévit sous les noms d’Evil Moisture et de Super SS, il a édité de nombreux LP et autres cassettes audio chez IDEAL, Tochnit Aleph, Quick Latin Handful, Moptaco, et a sorti plusieurs livres chez Le Dernier Cri, Kaugummi, MAL, Nazi Knife…
« Parmi les humanoïdes de l’anti-culture contaminés gravitant autour de la tour des fauchés, apparaît Andy Bolus, peintre et musi-mécanicien sans concession. » Franq de Quango (BimboTower).

 

DOM GARCIA est né à Fontenay-aux-Roses en 1961.
« C’est ce que fait à chaque fois Dom Garcia avec ses photos _exceptionnelles_, il produit l’instant alors même qu’il le consomme, il consomme sa relation aux personnes qu’il photographie alors même qu’il la produit. » Perrine en Morceaux.
« La vie est en couleur, mais la réalité est en noir et blanc », résume merveilleusement bien le travail de Dom Garcia. En effet, pour lui le noir et blanc permet de redimensionner l’être, tout en en tirant l’essentiel, désireux de nous rappeler que nous somme tous une « personnalité ». Cette réalité est accentuée par le fait même que ces portraits soient pris sur le vif, dans des soirées parisiennes. Dom Garcia sait photographier le vif, il s’offre à lui ! Cela donne des photos d’une qualité rare pour cet exercice. Larissa Goussart

« Seule l’image compte » témoignât naguère SONIA KOUMSKOFF-RAISSI. Paradoxe s’il en est, puisque son propos récurrent livre une réflexion permanente sur le « Quant à soi ». Une auto-fiction formulée dans un travail d’installation où elle donne corps à une réalité parallèle dont les acteurs principaux sont souvent campés par des proches. SKR ne se considère pas photographe, encore une fois elle nous abandonne à nos perceptions.
Pourtant de belles collaborations en la matière l’affirment à sa place. Record Makers, Technikart, Kaï Kühne, Viviane Cazeneuve ou Irina Volkonskii entre autre, lui laissent carte blanche. L’année 2004 marque l’affirmation d’une démarche personnelle tenue secrète jusqu’à lors avec une double publication dans le hors-série « X-Elles, le sexe par les femmes » d’Artpress qui, d’ailleurs, utilisera une de ses photographies comme iconographie de la publicité. La librairie du Musée d’Art Moderne (couvent des cordeliers), Surface to Air, le C.A.N.(Suisse), la galerie Mycroft et la galerie Chappe ont vu se développer une artiste « multi-task » où photographie, son, vidéo, sculpture et dessin se mélangent en un tout rigoureusement cohérent. À cheval entre la psychanalyse, le story-telling, les mises en scène, Sonia Koumskoff-Raissi nous livre une œuvre complexe aux visions ahuries et à la beauté dérangeante. »

 

ALICE LEWIS a étudié aux Beaux arts de Cergy.
Quand elle n’est pas en Chine pour s’initier à l’Opéra de Pékin, à Taiwan pour étudier la harpe chinoise, ou à composer pour le cinéma, elle écrit des chansons et dessine.
Elle sortira son premier album chez Naive en septembre 2010.

FLEUR MARTINAT a grandi entre les Antilles et la petite ville de Châteauroux. Après avoir étudié le design d’intérieur, les Arts Plastiques, vécu à Nice et à Barcelone, où elle a exposé son travail, elle tente désormais de séduire Paris. Rien ne laisse présager dans son apparence qu’elle développe un univers dramatique dans lequel elle se met en scène dans un décorum rappelant le sadomasochisme. Tantôt en infirmière, symbole sexuel SM, et fantasme quasi universel tantôt en femme piégée dans des liens en cuir. La mise en place de ces éléments agit sur elle, comme une catharsis. Il s’agit d’une thérapie pour cette artiste qui a grandi dans un environnement judéo chrétien marqué. Elle trace un parallèle entre le sadomasochisme et la religion, par le port d’un costume, les lois, la hiérarchisation des rapports et peut être même la souffrance. Sa peinture est le reflet du constat amer qu’elle dresse sur le monde qui l’entoure. En effet, l’Homme post moderne, ne se souciant plus du passé – transgression – ni du futur – punk – se retrouve lancé dans une course sur place, en l’absence de valeurs, entraînant un repli sur soit, poussant la recherche des plaisirs immédiats a son paroxysme. Tentative(s) de singularisation de l’Homme post moderne : on assiste alors au développement de pratiques sexuelles parallèles comme la sidérodromophilie, l’excitation sexuelle procurée par les trains, ou le sadomasochisme, devenues nécessaire à l’Homme post moderne pour éprouver du plaisir. Et cette banalisation, Fleur Martinat l’exprime ; formellement, par son style épuré, voire dépouillé et qui ne laisse apparaître que des corps, sans espace – quand l’anecdotique devient l’universel – et dans son économie du geste, ses coulures, sa palette limitée, donnant un peu de légèreté à un sujet autrement plus lourd. Les figures pleines d’élégance flottent à la surface de la toile, naviguent entre les traits et les textes que l’artiste inscrit parfois sur ses peintures, se déplacent dans un monde quasi désert ayant perdu ses repères. Il s’agit bien d’un univers dramatique. Léo Dorfner

JUSTINE SAQUÉ (dessin, photographie, assemblage) est née à Nice, le 21 août 1989. Après de multiples péripéties scolaires, elle finit en Formation Continue d’Initiative Locale illustration du lycée Corvisart à Paris. Elle a commencé un travail de collectionneuse qui relate des actes passés, des bribes quelconques d’une vie. Ses fascinations premières ont été les muscles, les chevaux et la nature des images du cyber espace intergalactique. Elle façonnait dans l’espace des pièces anachroniques, reliques d’un vécu possessif, dont elle veut dorénavant se détacher. Elle débute aujourd’hui un travail de dépossession et de non réalisation.

Préoccupé par les problématiques artistiques et sociétales contemporaines, le STUDIO 21BIS explore les territoires liés à l’espace public et institutionnel.
Romain Demongeot et Laurent Lacotte trouvent écho à leurs réflexions environnementales, culturelles et existentielles dans le carton, leur matériau de prédilection. À partir de celui-ci, ils font apparaître, dans l’espace urbain, des dispositifs éphémères et insolites, questionnant notre rapport à l’habitat, aux sphères publiques et privées. Leurs cabanes en carton, par exemple, à la fois fragiles et porteuses d’une critique acide sur les thèmes du logement et de l’exclusion, ont surgi dans les villes européennes et participent à la définition d’une « architecture de l’urgence » (Catherine Kintzler).
Romain Demongeot et Laurent Lacotte sont nés en 1980. Ils vivent et travaillent à Paris. Leurs travaux interrogent l’espace public, le monde de l’art, leurs enjeux.

Née en 1980 à Paris, CLEMENCE VEILHAN réalise des jeux photographiques autour du thème de la métamorphose féminine depuis 2007.
Entre l’insouciance, les rêves, les contraintes biologiques et sociales, comment composer à l’intérieur du cadre qui nous est donné ? Cinquante filles, mais qui sont-elles exactement ? Un groupe de révolutionnaires armées de bombe-chewing-gum ? Les dernières créatures artificielles de la société du spectacle ? Des zombies nomades de l’ego ? Des mythomanes qui veulent se faire passer pour des petites filles, ou des petites filles vieillies prématurément ? S’agit-il de machines à fabriquer des clichés, de jeunes filles en quête identitaire, de suicidaires, ou de fans de Sue Lyon ? Se passera-t-il quelque chose un jour ? Ou resterons-nous à tout jamais enfermées dans cette mauvaise photographie ? Assisterez-vous à leur métamorphose ? Est-ce que les bulles de chewing-gum les recouvriront entièrement jusqu’à les faire disparaître ? Est-ce que les filles exploseront lorsque les bulles éclateront ? Ou est-ce que ces explosions provoqueront notre fin à tous ?