Pourquoi la Mairie de Paris veut-elle nous foutre à poil ?

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Dans la capitale, le naturisme est sur tous les fronts : pique-nique de 700 personnes au bois de Vincennes, cours de yoga, bowling, restaurant bistronomique. Technikart a rencontré l’un de ses initiateurs, Cédric Amato, vice-président de l’ANP (association des naturistes de Paris). Son dernier jackpot ? Une visite naturiste du Palais de Tokyo prévue pour le 5 mai 2018 : 25800 intéressés et 3500 attending. Rencontre entre liberté, électorat et fédération.

Comment avez-vous convenu d’une visite naturiste au Palais de Tokyo ?
Cédric Amato : C’est un événement parmi tant d’autres, une excellente opportunité qui s’ouvre à nous. Un évènement d’une grande ampleur au sein du plus gros musée d’art contemporain d’Europe. Ils nous ont contacté en décembre, ils sont plutôt dans cette mouvance, tout ce qui est nouveautés, des visites à la lampe torche, œnologiques, les yeux bandés, yoga… En fin de compte, le but de l’ANP est de s’adresser à tout le monde, du public comme du privé (des entreprises qui se prêtent au jeu comme le restaurant naturiste O’naturel qui a ouvert en novembre. Côté public on travaille avec les pouvoirs publics, la mairie, les municipalités, la région.

Quels sont vos rapports avec la Mairie de Paris ?
J’ai rencontré Anne Hidalgo lors de ses voeux aux associations en janvier, avec Laurent, le président de l’ANP. Elle nous a clairement fait passer le message qu’elle nous soutenait. Au début, il y a eu ce gros travail sur le Bois de Vincennes avec l’espace naturiste voté au conseil de Paris en septembre 2016, tout s’est accéléré à l’été 2017 avec l’ouverture le 31 août, une expérimentation de six semaines, jusqu’au 15 octobre. Ca s’est très très bien passé, c’était le premier vrai travail avec les pouvoirs publics. La première grande action naturiste dans Paris et la région de cette ampleur et pour dire, avec une médiatisation à l’international.

Le naturisme serait-il devenu un atout politique ?
Il peut être utilisé politiquement pour de l’électorat, par exemple. Si quelqu’un se veut progressiste, il va aller dans ce sens. Certains partis politiques se prêteraient plus à soutenir ce mode de vie. Mais aujourd’hui, il ne faut pas se tromper, ce n’est pas une idée politique. Il y a des naturistes de tous bords. Quand on est nu, on ne parle pas de politique. J’ai rencontré moi-même un sous-préfet naturiste, un responsable politique, suffisamment connu mais je garde son anonymat, des ouvriers, de grands chefs d’entreprises connu au niveau régional voire national. La FFN (Fédération française de naturisme) recense 88 000 naturistes en Île-de-France, entre les personnes encartées et celles qui fréquentent les clubs. Clairement, ces gens-là ne votent pas tous la même chose. Ce n’est pas une idée politique, c’est un mode de vie.

Où peut-on être naturiste aujourd’hui à Paris ?
La piscine, le yoga, salle de musculation, hammam, ça c’est pour tous les jours. On peut maintenant faire du bowling, visiter le Palais de Tokyo, manger dans un restaurant bistronomique.  On a un message très clair : ça fait partie de nos libertés et on peut se le permettre. 

Par Albane Chauvac Liao.

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Crédit photos : Geoffroy Van der Hasselt pour l’AFP.