Saïd Taghmaoui: «Hollywood est venu me chercher !»

L’interview champagne !

Dix-neuf ans après sa révélation dans «La Haine», prix de la mise en scène à Cannes, Saïd Taghmaoui sirote une coupe de Piper-Heidsieck en regrettant le Old School Festival. Toujours actif au sein du cinéma américain, il campait en début d’année un petit rôle dans le dernier David O.Russell, «American Bluff», aux côtés de Bradley Cooper et Jennifer Lawrence.

 

Hello Saïd, comment les Américains prononcent ton nom ?
« Said Taga Ma Wi. »… Mais je vous rassure, même quand je suis à Hollywood je continue à rêver en français la nuit.

Ton premier Cannes ?
C’était pour La Haine, en 1995. Je me sentais comme dans une salade de fruits. Tout me semblait beau et bon, surtout pour le jeune de banlieue que j’étais.

Et alors ce premier Cannes, c’était palace et champagne?
En fait, c’est plus tard que j’ai compris. Mais l’année où je suis venu pour La Haine, j’ai été reçu comme un prince. J’étais jeune et tout cela ressemblait un peu à un feu d’artifice géant.

Quand es-tu parti pour Hollywood ?
Je ne suis pas parti, on est venu me chercher ! Les Américains pensaient que j’avais un grand potentiel. Ils m’ont donné de l’amour et on ne lutte pas contre l’amour.

Et à Hollywood, tu es en place maintenant ?
J’ai un agent, un manager et un avocat tout simplement. Car là-bas, c’est comme ça que l’on bosse.

Tu es blasé de l’édition Cannes 2014 ?
Non, mais Cannes a énormément changé. Quand je suis venu pour La Haine, on était plus concentré sur le cinéma. Aujourd’hui, c’est un festival avec des sponsors. C’est un peu perturbant.

Propos recueillis par Francis Van Litsenborgh.
Photo: Gilles Petipas.


 

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