5 questions à Yann Moix sur la Corée

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Grand amoureux de la Corée, le futur sparring-partner de Léa Salamé prépare depuis plusieurs années un documentaire sur le pays qu’il intitulera tout simplement Korea.
 Un guide suprême.

Comment as-tu découvert la Corée?
L’impulsion première a été la rencontre d’une jeune Coréenne que j’ai fréquentée quelques temps. Après notre séparation, pour combler son absence, je suis parti à la découverte d’un pays dont elle m’avait parlé pendant des années sans que ça m’intéresse véritablement. La Coréenne a laissé la place à la Corée et j’y suis allé 10 fois en 3 ans.

Tu connais les deux Corées. Est-ce qu’elles se ressemblent davantage qu’on ne le croit?
Le sujet de mon film est de montrer à quel point la Corée ne forme – malgré le fait qu’il y ait deux entités politiques – qu’une seule nation. L’une prête allégeance à Samsung, l’autre à Kim Il-sung, mais les deux sont animées par le même nationalisme frappant et la même obsession de la pureté de la race. Le peuple est le même des deux côtés du 38 ème parallèle.

Quel est le rapport des Coréens
 à la technologie?

La Corée est un pays qui présente un déficit de présent et qui se rassure en se raccrochant à 
un passé millénariste pour les vieux, ou en se projetant dans le futur et en se réfugiant en permanence dans la technologie pour les jeunes. En matière d’innovation, ils veulent toujours avoir un coup d’avance sur tout le monde. Ils regardent ce qui se fait ailleurs, et essayent de faire beaucoup mieux tout de suite. C’est un pays de suivistes géniaux, qui n’a pas de ressources naturelles fortes, un peu comme Israël, et qui doit compter sur sa seule matière grise pour lui sauver la mise.

Quels sont tes quartiers préférés?
Hongdae, le quartier étudiant. Dongdaemun et ses magasins ouverts 24H/24, pour observer la folie consumériste coréenne. Et Hyehwa, le Montmartre local, avec pas mal d’artistes et de galeries.

Un conseil pour faire un truc un peu dingue à Séoul ?

Manger du chien. C’est pas génial mais bon… Ou expérimenter des massages très spéciaux, où les filles te dansent littéralement sur le dos, en s’aidant d’une barre au plafond, avec de la musique à fond. Elles font de petits sauts et atterrissent sur tes nœuds avec les talons. C’est incroyable. Tu ressors de là, tu as l’impression que tu vas t’envoler.

Pour soutenir le projet Korea, le documentaire tourné par Yann Moix (Rappi Productions), rendez-vous sur sa page crowdfunding sur Kisskissbankbank.com