Dive With Fuzeta

FUZETA 1

Fuzeta, vous connaissez ? Pas encore ? Pourtant ce quatuor breton – composé de Charles, Dorian, Pierre et Jérémy – pourrait bien être l’un des meilleurs espoirs de 2015. Porteur d’un nouveau souffle de la scène française, Fuzeta, c’est avant tout l’authenticité et la cohésion d’un groupe, des notes électriques et une pop très solaire. Pas étonnant qu’ils soient déjà en tournée cet été sur les routes de France et de Navarre – après un premier EP Dive plus que prometteur. Décryptage d’une belle réussite avec Dorian et Charles, qu’on a rencontré après leur passage sur scène à l’occasion du festival Fnac Live.

Quatre Morbihanais, une bande de potes, des crescendos électriques et une énergie en live digne des plus grands. Mais qui êtes-vous vraiment, FUZETA ?
Charles : Trois frangins à la basse et aux guitares, et un ami d’enfance, Jérémy, à la batterie. Jérémy fait aussi parti de la fratrie : nous nous connaissions depuis un peu moins de dix ans et avions déjà un groupe ensemble. Alors quand Dorian a eu l’initiative du groupe, il est directement venu s’adresser à nous.
Dorian : Voilà, même si c’est un groupe de frangins, Jérémy était déjà un ami musicien, pas quelqu’un que nous avions recruté ! Il n’est pas interchangeable si tu veux. Nos chansons parlent de nous quatre : nous avions les mêmes souvenirs, du fait d’avoir grandi ensemble, mais en les ayant vécu chacun à notre façon. L’idée, c’était donc de raconter notre histoire et la mettre en musique.

Pour un groupe formé en 2014, l’engouement a été extrêmement rapide ! Remarqués au 36ème Transmusicales de Rennes, lauréat du prestigieux prix Ricard S.A Live Music, un premier EP en poche et vous tournez un peu partout en France. Comment ça s’est déroulé ? Vous auriez imaginé percer comme ça aussi vite ?
Dorian :
C’est vrai que depuis le mois de mars, c’est une belle accélération. Nous avons beaucoup travaillé en 2014, accompagné par MAPL à Lorient qui est une structure avec qui nous avions passé un deal : ne pas faire de concert pendant un an ! On ne devait s’exposer que quand on était vraiment prêts. Ca a plutôt bien marché !
Charles : Il y a eu une petite trainée de poudre depuis, tu vois ? Forcément, quand on a commencé, ce n’est pas qu’on ne le voulait pas, mais on ne pouvait pas imaginer que ça allait prendre si rapidement. C’est assez fulgurant ! C’est d’autant mieux que notre groupe vient du live. Les frissons, les chansons qui collent le plus possible à nos propos, c’est vraiment ce que nous recherchons sur scène.

Et vos textes ? Viennent-ils directement de votre enfance ?
Dorian : Oui, nos titres viennent pour la plupart de souvenirs en commun. La perte d’un proche, la séparation de nos parents… Qu’il s’agisse d’une image, d’un moment, ou même une photo, nous partons d’un vécu et nous le retranscrivons, chaque morceau serait un peu un chapitre de nous-même. On fait un peu notre psychanalyse en fait (rires) !
Charles : Nos textes sont en anglais, mais nous ne l’avons pas intellectualisé : les chansons sont venues comme ça. Et puis, on ne se ferme pas de portes pour la suite.

Vous vous êtes inspirés de groupes que vous écoutiez ensemble ?
Dorian : Pas vraiment. A la base, on écoute plutôt du rock ou des groupes grunge des années 1990. Du Nirvana, des trucs un peu comme ça, mais ça n’a pas été notre inspiration. Dans FUZETA, tu peux y voir un côté un peu chorale, à la manière de chants de gamins – qui fait écho à notre inspiration. C’est toujours assez pop et jamais très agressif, nous nous laissons porter par l’énergie de nos chansons.

« Du Bon Iver qui aurait pris des cours d’exaltation chez Thursday – ou Band Of Horses qui aurait traîné un peu plus avec Wu Lyf à la récré ». C’est que l’on lit pour qualifier votre musique. Vous êtes d’accord ?
Charles : (Rires) Les gens disent toujours « Tiens, Fuzeta ça fait me penser à tel ou tel groupe ». Mais pas du tout : il est même arrivé qu’on nous compare à certains groupes que nous ne connaissions même pas. Le sens de notre démarche, c’est plutôt de garder notre authenticité. Peut-être que le public y retrouve des sonorités communes avec des groupes américains, mais nous ne sommes ni dans la posture ni dans l’imitation. Fuzeta c’est quelque chose de très personnel. Et puis, quand tu montes sur scène, tu ne peux pas te demander comment fait tel ou tel artiste. C’est toi devant un public et le propos est le tien : tu n’as qu’à être toi !

Le nom du groupe, Fuzeta, c’est personnel aussi ?
Dorian : Justement, on cherchait quelque chose en lien avec notre enfance. Il se trouve que Fuzeta c’est le nom d’un petit village au sud du Portugal qu’on a eu l’occasion de visiter plusieurs fois – en vacances – parce que notre père est parti vivre là-bas. On trouvait le nom très joli : ça se retient facilement, ça ne sonne pas anglais et il y a une ambiance un peu pop solaire assez nostalgique qui correspond bien à notre musique.

Après Dive, on est en droit de se demander ce qui va suivre. Vous réfléchissez à un album en ce moment ? Quelles sont vos projets ?
Dorian :
On a déjà toute la matière pour faire un album, mais notre démarche est de se professionnaliser au maximum et trouver des partenaires pour se structurer. Ricard nous aide beaucoup, nos contacts dans le Morbihan aussi, mais ça va s’arrêter bientôt… On a déjà trouvé notre tourneur au mois d’avril, Les Tontons Tourneurs et on a signé fin juin avec Sylvain Gazaigne de chez BMG pour l’édition. Il ne nous manque plus qu’un label ! En attendant, on retourne en studio dès septembre pour un second EP !

Saint Brieuc, Lorient, Bobital, Quimperlé… On dirait que vous affectionnez vraiment votre Bretagne natale pour cette tournée. C’est vrai ?
Charles : Oh bah non, nous on joue là où on nous demande de jouer ! (rires) Mais c’est vrai que nous sommes un peu plus connus, un peu plus sollicités en Bretagne ! Et regarde, on sort du Fnac Live : c’était une grosse scène pour nous. On jouait à 18h, sous le soleil, les gens étaient là, c’était vraiment un bon moment. Bon, on est souvent les premiers. Mais on préfère être les premiers et jouer, que ne rien jouer du tout ! On espère que ça continuera !

                                                                                                                            Entretien Alice Froussard

 


Fuzeta EP