Isabelle Adjani « Je suis une icône… libérée ! »

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Elle revient au grand écran pour jouer les « gangsta mama » dans le nouveau Romain Gavras, Le monde est à toi, actuellement en salles. L’occasion d’interroger la dernière véritable star du cinéma français sur ses projets, ses amours, ses emmerdes…

Le Monde est à toi est un film très drôle. Jouer dans des comédies vous permet-il de ne pas avoir à vous sûr-investir dans un rôle ? A garder une certaine distance par rapport à certains de vos…

Isabelle Adjani : (Elle coupe.) Pardon mais je n’ai pas envie de rentrer dans tant et tant de lieux communs, même si c’est tentant, alors je vous répondrai à côté : Une actrice ne doit pas franchir l’hybris que franchit son personnage. Il faut garder la mesure, même dans la mesure…

 

En tout cas vous êtes très drôle dans le film. Pensez-vous que les cinéastes, à l’exception de Jean-Paul Rappeneau, sont passés à côté de votre facette comique ?

Je crois que ni Claude Pinoteau ni Luc Besson ou Alexandre Astier sont passés à côté… C’est juste que ce ne sont pas ces rôles-là qui ont le plus marqué l’imaginaire collectif peut-être, en tout cas pas celui des cinéastes.

La faute à votre statut ?

Ouh là là, je sens que vous allez me parler d’icône… Mais je ne suis pas une sainte , vous savez ! On me colle souvent sur la temps, le canon de l’acmé de la tragédie, la mort, la folie, alors que je peux tout autant déclencher des fous rires. Je suis tout sauf une statue figée dans un marbre de douleur… J’ai passé mon temps à me protéger de la peur qu’on a besoin d’avoir de moi, quitte à être défensive lorsque je sens qu’en face, on est prêt à ne pas respecter mes limites. Mais en résumé, franchement ? Je préfère encore être une icône que passer pour une conne !

Crédit : Sylvie Castioni


Ce statut d’icône justement , c’est un privilège ou une malédiction ?

Une malédiction insupportable et inexorable bien évidemment ! « C’est Vénus toute entière à sa proie attachée ! »… Vous qui me faites rire ! Revenons sur Vénus : c’est très agréable d’être aimée, adorée. Mais adulée ? N’est-ce pas redoutable et dangereux ?

Retrouvez l’interview intégrale dans le Technikart n°224.

Les icônes sont faites pour être brisées, c’est ça ?

Oui ! Et je ne suis qu’Isabelle Adjani, alors non : je n’ai à être brisée par personne. Allez, disons que je suis une… icône libérée !

Entretien Laurence Rémila et François Grelet (avec Albane Chauvac Liao)