Les meilleurs films (et le pire) de 2016

Mademoiselle

Le Top 10 cinéma de l’année 2016, d’après la rédaction Technikart.

1. Paolo Sorrentino, The Young Pope
Ça aurait bien pu s’appeler « Il était une fois la foi » si ça ne sonnait pas aussi mal. Derrière les morceaux de bravoure formels, la frime impec de ses calages musicaux et son élégance sarcastique, Sorrentino bâtit en une dizaine de petites heures un monument ciné qui encapsule l’emphase de Leone et de Malick et les envoie se crasher tout droit dans les jardins trop calmes du Vatican. Jude Law, pontife hagard avec sa clope au bec, déambule en jogging immaculé au milieu de tout ça, en attendant que Dieu veuille bien se manifester. Du petit écran ça, vraiment ?

2. Na Hong-jin, The Strangers
Un Coréen dingo plonge la tête la première dans les racines du mal pour en ressortir le monolithe noir du thriller horrifique. Trop ambitieux, trop barré, trop bien.

3. Aquarius, Kleber Mendonça
Les époques, les fantômes et les regrets s’entrechoquent au milieu de l’appart d’une sexagénaire insoumise. Une évocation sidérante du temps qui passe, gorgée de sucreries FM.

4. Makoto Shinkai, Your Name
Cette love-story teen carbure aux concepts SF frappadingues. Un phénomène sociologique là-bas, une curiosité japanime ici, un chef d’œuvre partout.

5. Stephen Chow, The Mermaid
Puisque les ricains ne font plus le boulot, l’ami Chow s’en est chargé. Le blockbuster le plus tordant, pétaradant, euphorisant de l’année est toujours inédit ici.

6. Jeremy Saulnier, Greenroom
Le rookie Saulnier réussit sur tous les tableaux : le concept qui claque (punks VS nazis), l’exercice de style en huis-clos et la rage viscérale. Dément.

7. Travis Knight, Kubo et l’Armure Magique
Les petits génies stopmo du studio Laika balancent ici tout ce que Pixar ne tente plus : de la folie épique, des chocs esthétiques et une évidence mainstream qui laisse pantois.

8. S. Craig Zahler, Bone Tomahawk
Quatre cowboys tapent la causette au milieu du désert avant d’aller décaniller du cannibale. Une hallu engourdie, tout juste réveillée par des déflagrations gores innommables.

9. Robert Eggers, The Witch
Un hipster new-yorkais plonge la tête la première dans les racines du mal pour en ressortir le monolithe noir du film de sorcière. Trop obscur(antiste), trop tordu, trop beau.

10. Park Chan-wook, Mademoiselle
Le retour du réal de Old Boy en mode « Young Girls ». Un pinku (film de sexploitation jap) où chaque cut est (peut-être) une ellipse vertigineuse et un coup de génie.

Technikart #208, décembre 2016 / janvier 2017

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