L’Homme Moderne, ou l’ironie du son.

Avec ses airs de crooners et sa mauvaise humeur de rigueur Benjamin Paulin a tout du jeune premier tout droit sorti d’un film de Rohmer ou Lautner. Smoking noir, bouquet de roses dans une main un flingue dans l’autre : voilà l’Homme Moderne.

Benjamin Paulin n’en est pas à son premier fait d’armes. Passé par la case Hip-Hop avec le groupe aussi culte que méconnu Puzzle, puis en solo sous le pseudonyme du vrai Ben, il a clamé son aigreur pleine de justesse et d’ironie servi par un genre qui lui offrait liberté et efficacité. Point commun de tous ces projets L’Homme Moderne. Un thème récurrent, un dada ou un credo, une identité, un concept.

L’Homme Moderne : son premier album sous son propre nom et cette fois-ci c’est bien au détour de chanson que l’on y découvre unn gendre idéal à l’artillerie lourde, aussi largué qu’attachant : « J’ai si peur de frôler la mort que je ne fais que frôler la vie ». Entre orchestration sixties et relents hip-hop, sa plume acerbe et acide fait mouche là où on ne l’attend pas. Sa punchline ne tarit pas de trouvailles et sa prose entêtante sonne comme le meilleur des slogans (« J’ai Marché Dans L’Amour » ou encore « Reviens s’il te plait, au moins pour passer un petit coup de balais »).

Malgré une redondance mélodique, on ne résiste que rarement à la voix  aussi envoutante qu’insolente de l’anti héros belle gueule et cœur de pierre. Comme si Alain Delon avait le sens de l’humour et qu’Aznavour était fan de rap, Benjamin Paulin c’est peu de caviar dans les épinards.

Benjamin Paulin, L’Homme Moderne, à paraître le 18 octobre chez AZ/Universal.