Va-t-on encore regretter les 60s’ avec Gloria ?

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Certains prénoms fascinent. Tiens, Gloria. Importable dans la vie (la faute au lait en poudre), mais frappé d’une étonnante baraka en musique. Tour à tour portée aux nues par Francis Poulenc, Van Morrison, Patti Smith ou encore les affreux jojos surestimés de U2, notre jeune femme fête son éternel come-back sous la forme d’un groupe français. Fondé par des membres de Slow Joe & The Ginger Accident et Tarah King Th., Gloria œuvre chez Howlin Banana (The Madcaps, Kaviar Special). L’affaire paraît donc contemporaine. Bizarre, car ça joue comme en 1971 et la pochette ressemble furieusement à celles qui ne quittent jamais les rayonnages des médiathèques municipales. Peu importe. Influencée par les girl groups 60’s, le fuzz, voire des ABBA en surdose d’acide, cette belle réussite synthétise en une dizaine de mini-bombes tout ce que La Femme ne sera jamais. « Shame » et son fantastique final, « Braindead », ou encore le somptueux « Requiem for a Witch » se tirent la bourre sans faire d’ombre aux autres concurrents (« Beam Me Up », « Exotica »). Grâce à Gloria, on va enfin pouvoir boire du petit lait.

ALBERT POTIRON

Technikart #207, novembre 2016

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