MOHINI GEISWEILLER – ITINERAIRE D’UNE ENFANT DROPEE

Paru dans le numéro 144 de Technikart – 26/06/2010

Elevée au flower power, Mohini Geisweiller sort le splendide album «Event Horizon». Des sectes de l’enfance à la débauche berlinoise, d’errances dans les trains à la composition en solo, voici la vie pas si peace and love d’une enfant de babas sauvée par les ordinateurs.

1977 année punk. Oui, mais non : dans la France de Giscard l’heure n’est pas franchement aux Sex Pistols, à l’anarchie, à la colle à rustine, aux épingles à nourrice et aux iroquoises. Le punk ne concerne que treize branchés et deux tondus qui naviguent entre le Palace et le Gibus, ralliés autour du slogan « Kill all hippies ». Des hippies, il y en a beaucoup à tuer en 77 : une bonne partie de la France, vêtue de jeans pattes d’éph’, baigne dans le babacoolisme.

En août, 50 000 chevelus, dont José Bové, se rassemblent dans le Larzac, haut lieu du « retour à la nature », pour s’opposer, dans la joie et l’herbe, à l’extension d’un camp militaire. Euronat, le plus grand centre naturiste d’Europe, vient d’ouvrir, on peut y faire l’amour pas la guerre, et son shopping à poil. New age, yoga, bouddhisme, le spiritisme oriental fait des adeptes. Jusque dans une tour prolo du XIXe arrondissement de Paris où naissent, le 17 août 1977, des jumeaux. Les parents, des artistes hippies, leurs donnent des prénoms indiens. Il y a déjà un grand frère d’un an, nommé Satyavan, là ce sera Nil pour le nouveau garçon. Et Mohini pour la fille.

 

6E ÉTAGE PAR L’ESCALIER DE SERVICE
Trente-trois ans plus tard, quelques jours après que Dennis Hopper, hippie mythique de Easy Rider, vienne de casser sa pipe (à crack) : j’ai rendez-vous avec cette fille de babas, auteur du disque intitulé Event Horizon. Mohini Geisweiller me propose de venir chez elle. Me donne son adresse. Je suis à moitié étonné : elle crèche dans le quartier le plus rupin de Paris, entre Concorde et Madeleine, à deux minutes en décapotable de l’Elysée et du Costes. Encore une enfant de soixante-huitards à la Louis Garrel, passée en une génération de saltimbanques contestataires à gosses überprivilégiés. Non. Je monte un escalier de service, pas d’ascenseur, sixième étage, débouche au bout d’un couloir sur une chambre de bonne de 16m 2 . Sans rien. Un matelas par terre, et trois ordinateurs. Ses meilleurs amis, son outil de travail. Event Horizon a été conçu sur laptop, par Mohini seule, sans producteur ni guest people, il ne ressemble qu’à elle, portant le poids de ses expériences, reflet du parcours d’une jeune survivante 2010 du rêve hippie – un supplément aux Particules élémentaires plus qu’à Hell.
Je m’assois sur le matelas, elle n’a rien à boire, me sert une tasse d’eau. « Mes parents étaient comédiens, mon père jouait surtout dans des pièces de théâtre alternatives, même pas underground, surtout barrées, en fait. Plus côté secte, c’est là où il se produisait, des spectacles, je sais pas, expérimentaux, itinérants. Il jouait aussi de la guitare, composait des morceaux pour parler de la vie spirituelle de la communauté… Ma mère s’était barrée de chez elle à 16 ans, pour vivre d’expériences hippies, dans les années 60. On vivait dans une barre, rue Compans, on s’est cassés quand j’avais 5 ans : mes parentsvoulaient vivre en communauté. »

SECTE «PSEUDO-CATHOLIQUE»
Je fais le calcul. 1982. Une époque plus étiquetée yuppie, cold wave, chic et toc, que hippie. Pas chez les Geisweiller. « On s’installe à côté de Donnemarie-Dontilly, un village de 3 000 habitants, Mons-en-Montois. Au bout d’un an, on bouge dans une communauté du Larzac et puis, vers 1986, dans une secte, pas loin de Besançon. Mon père s’en foutait de tout, il était pour l’amour libre, pas très fixé sur la cellule familiale, il n’avait pas fait d’études, j’allais pas non plus à l’école. On passait nos journées à réciter et à chanter des mantras. C’était communautaire, mais très hiérarchisé. En haut de l’échelle, il y avait ceux qui pouvaient apporter de l’argent et en bas, nous, membres actifs, mais sans apport d’argent. On était juste tolérés : dans la collectivité, il y avait une partie de la maison qui était réservée aux enfants des membres friqués, ils pouvaient se baigner dans la piscine, mais pas nous, parqués en retrait, les uns avec les autres. Impossible d’être tranquille, toujours une animation de groupe. »
Cette communauté, Invitation à la vie, sera répertoriée comme secte par la commission parlementaire en 1995. La gourou, Yvonne Trubert, « a l’impression d’avoir une mission à accomplir », écrit Régis Dericquebourg dans Croire et Guérir : « Dans les vues de Mme Trubert, la maladie est la conséquence des “blessures de la mémoire”. Les soins passent par la guérison de la mémoire blessée et culpabilisée par un don d’amourénergie au cours de l’harmonisation. » Résultat : classée secte « pseudo-catholique guérisseur », aux recettes annuelles estimées « entre 3,7 et 6 MF ».

HUBERT-FÉLIX THIÉFAINE EN BOUCLE
Mohini : « Il devait y avoir la télé puisque j’avais déjà maté Temps X avant de voir débarquer les frères Bogdanov en hélicoptère. C’étaient les stars de la secte. Les membres se prenaient pour des élus, des êtres de lumière qui venaient sauver l’humanité, parce que celle-ci courait à la catastrophe. Le cataclysme était pour bientôt, alors il fallait prier, beaucoup, et chanter, des trucs hypnotiques – ça m’initiera à la techno ! –, s’harmoniser, marcher dans un certain sens. Je devais m’entraîner à faire bouger à distance une balle de ping-pong, il fallait que je travaille mes pouvoirs paranormaux… Mon père, super mystique, croit aussi aux extraterrestres. Ma mère, au départ, était très baba-cool, mais la secte l’a fait flipper, elle n’était pas assez barrée, elle avait peur pour ses enfants, alors elle est retournée avec mes frères et moi à Mons, vers 1988, pour trouver des plans de comédienne moins marginaux. »
A eux la belle vie ? Invitations à des cocktails avec vedettes ? « Ma mère était au chomedu, elle pouvait partir deux semaines à Paris trouver du boulot, nous laissait, on devait se démerder. Le principe, c’est qu’un enfant est déjà fait à 10 ans, qu’il peut être indépendant. Elle revenait, déprimait. On était très fauchés. Souvent, la bouffe, c’était tartines de ketchup. Le seul truc qu’on avait, c’était un petit Casio blanc. Avec mes frangins, on faisait des reprises de chansons tirées d’une compile intitulée l’Eté de l’amour, avec Tainted Love, Sweet Dreams, Enola Gay… Il y avait trois autres disques chez nous : le Greatest Hits de Simon & Garfunkel, I’m your Man de Leonard Cohen et la compile Synthétiseur 1, gagnée dans une station-service. J’avais enfin intégré l’école, en 6 e au collège de Donnemarie-Montilly. J’étais pas très bonne, j’ai redoublé ma troisième, en même temps que mon frère jumeau, et je suis partie dans un lycée professionnel, qui préparait des CAP de céramique. Un internat à côté de Meaux, avec tous les mômes qui échouaient. Ma meilleure expérience de collectivité. J’étais boursière, maître au pair, on me payait la scolarité, la cantine. J’écoutais Hubert-Félix Thiéfaine en boucle, et découvrait les teknivals : Spiral Jam, trois jours à Seignosse, avec ma meilleure amie qui avait grandi en caravane. D’ailleurs, la dernière fois que je l’ai appelée, il n’y a pas longtemps, elle s’était installée dans une caravane, en Bretagne. »

L’EXPÉRIENCE SEX IN DALLAS
Au début des années 90, les enfants de hippies peuvent se retrouver dans deux courants musicaux. Dans la contestation rock avec le grunge, et dans le planant avec la techno ambiant – KLF sort l’album Chill Out, avec pochette pastichant Pink Floyd. Mohini s’en fout : « Ce que je voulais, c’était avoir mon bac et mener une vie normale. On se déchirait parce qu’on n’avait rien d’autre à foutre, mais mon but, c’était de m’insérer dans la société. Donc après le bac, je viens à Paris, je fais une école d’art appliqué, puis je deviens prof, la plus jeune de l’académie, j’enseigne le dessin. J’ai tenu un an. J’avais lâché prise, complètement. J’étais arrivée à mon but – trouver un travail stable –, et j’ai compris que je ne pourrais pas continuer. C’est à ce moment-là que je rencontre Jean-Marc et Adrien. Quand, où ? En soirée, dans des clubs, je sais plus. »
Je lui indique la date : 2003. La French touch, c’est déjà du passé et le Pulp vit ses dernières nuits épileptiques. Il y a un retour du folk, les magazines féminins parlent de hippiechic, enfant de baba s’épelle bobo. Jean-Marc, Adrien et Mohini montent Sex In Dallas. « On est partis à Londres, on squattait chez des mecs qui faisaient de la musique. Honnêtement, je me rappelle plus. Juste qu’on s’est retrouvés fauchés et qu’on s’est barrés direct à Berlin où quelqu’un nous a hébergés… Sex In Dallas a rapidement signé sur Kitty-Yo, le label avec Jimi Tenor et Peaches. On a sorti notre album, Around the War. Même si je composais tout le temps sur ordinateur, c’était Jean-Marc qui était en charge de la musique, Adrien faisait le manager. On était tout le temps bookés pour des lives, Berlin, Londres, Paris, Tel Aviv… Nos concerts, c’était… C’était pas angoissant de chanter sur scène, on était tellement déchirés, ce qui était angoissant, c’était de se réveiller trois jours plus tard et de se demander si on avait déjà fait le concert ou si c’était pour ce soir… Dès qu’on s’est rencontrés, on a eu ce mode de vie. Berlin, c’était juste la continuité, d’abord super drôle, et de plus en plus glauque, avec n’importe qui venant squatter l’appart’ qu’on avait trouvé, les gens les plus glauques de la planète. Un repaire à junks, tout ce qui passait… A la fin, c’était invivable. Mon dernier souvenir, c’est Adrien me traînant par les cheveux et me foutant la tête dans les chiottes, ouvrant la fenêtre et hurlant : “Vas-y, saute !” C’était fusionnel entre nous trois, et c’est devenu l’enfer à cause de ça. Il fallait absolument que je me casse. Je suis montée dans le premier train. Retour à Paris. »

«DANS LE TRANSILIEN POUR TROYES»
Fin de Sex In Dallas alors que la hype était là, ainsi que les grands morceaux, 5 O’Clock, Lost In La Playa… Justice prend leur place, Mohini passe à autre chose, continue de voir Jean-Marc, lui aussi rapatrié à Paris, se lie à de nouveaux musiciens – Koudlam, Mirwais, Christophe Monier –, compose inlassablement. « Quand je me retrouvais dans une soirée, je me disais que j’étais mieux sur mon ordi. J’avais eu ma dose. Je me suis enfermée, je composais mes chansons avec la télé sans le son. Et, depuis deux ans, je prends mon ordinateur, je monte dans un train, je vais n’importe où : Cassis, Brest… Maintenant, il y a des prises dans les trains, je compose dans des wagons, casque sur les oreilles, dans le Transilien pour Troyes, avec la raffinerie de pétrole et des forêts qui défilent, ou en buvant des litres de café lyophilisé à Ouessant, c’est comme une station lunaire. »
L’an dernier étaient fêtés les 40 ans de Woodstock. Festivals-hommages, foultitude de livres commémoratifs, film de Ang Lee, tous vantaient cette époque bénie, alors que Mohini finissait d’enregistrer Event Horizon. « J’aime bien les bouquins d’astrophysique. Event Horizon, c’est la limite où la lumière et le temps basculent pour disparaître. » Un disque mystique ? « Un choix esthétique en tout cas, avec que des sons sortis de l’ordinateur, 100% bruts, sans intervention, il n’y a que la voix qui vient d’une source différente, mais elle est hyper naturelle, super brute aussi, avec le souffle, sans effet. L’ordinateur fait son truc, ça me dicte les voix, en symbiose. »

LA MACHINE POUR COMMUNIQUER
On sent que Mohini a écouté Aphew Twin et Kraftwerk, la techno de Detroit et Moroder – d’où son amour des sons électroniques. On sent aussi qu’elle aime Simon et Garfunkel, Nico et Dylan – d’où son sens du songwriting. Il y a plus d’un an, elle a entamé une correspondance avec un inconnu, qui lui aussi sort aujourd’hui son album : Perfume Genius. Event Horizon, c’est le pendant électronique de Learning. Ce qui rejoint les deux, au-delà de leurs chansons mélancoliques et sublimes, c’est leur amour de Neil Young. Fille de hippies, Mohini scotche-t-elle sur le grand album baba Harvest ? Le lien avec un autre disque de Young, l’extra-terrestre Trans (1983), colle autant. Neil, souffrant d’incommunicabilité avec ses enfants, atteints de paralysie cérébrale, leur compose un disque synthétique : la machine pour trouver une autre façon de communiquer. Le laptop de Mohini nous ouvre son monde.
Fille de l’idéologie paix et amour, tout juste trentenaire, son parcours ne ressemble pas à une chanson où il est question de fleurs, d’harmonie et de sourires béats. Elle m’avait confié qu’un soir, un peu épuisée par la vie, marchant la nuit dans Paris, elle avait décidé de se balancer du haut d’un pont. Plouf. Instinct de survie, elle se raccroche à une péniche, s’y hisse, s’écroule. Un temps. Rejoindre le métro. Elle monte dans une rame. La tête des gens : elle est trempée. Ah, et tiens, il lui manque une pompe ! C’est pour les poissons.

«L’IMPRESSION DE FONDRE»
Le clip de Milk Teeth, réalisé par Danakil, évoque-t-il un suicide ? Dernier éclairage avant mutation : « Bon, en gros, tu sais, déjà môme, je me suis jetée d’une voiture en marche, je me suis défenestrée, je me souviens avoir couru m’assommer sur un angle de mur, je ne sais même plus pourquoi. A 14 ans, j’ai avalé une bouteille d’eau de Cologne, le lendemain j’avais quatre grammes d’alcool dans le sang, post-lavage d’estomac. Après, j’ai vécu des années dans une sorte de cauchemar hypnotique, je pouvais pas regarder une flaque dans la rue sans avoir l’impression de fondre. Je me suis réveillée à l’hôpital où dans des camions de pompiers je sais plus combien de fois, et donc une dans la Seine, et aussi dans une autre rivière, et puis des OD et des comas éthyliques… Mais je ne suis pas certaine que ce soit vraiment si important que ça, je suis souvent heureuse pour pas grand chose, alors… »
Elle revoit souvent sa mère, son père, moins. « La dernière fois, il pensait jouer dans un film dicté par les esprits, une histoire d’initiation initiatique. Il voulait donner le second rôle à Sean Connery. Mon père est resté en communication permanente avec le cosmos. » John Lennon, auteur de War Is Over et Give Peace a Chance, a suivi en 1970 la thérapie du Docteur Janov : se libérer en retrouvant son cri primal. Event Horizon, invitation à la vie contre les blessures de la mémoire (dirait la gourou), pourrait être le cri primal de Mohini Geisweiller. Un cri doux et libérateur, positif dans sa mélancolie, guerrier dans sa beauté. Le disque d’une artiste qui n’est ni hippie, ni sectaire, ni indienne. Qui délicatement fait la guerre, pas la moue.
«EVENT HORIZON» ET «MILKY TEETH EP» (COLUMBIA).

«RADICALITÉ, VITE, BEAUCOUP»
Jean-Marc Soulat, ex-Sex In Dallas, co-signe un morceau sur l’album, un remix du EP.
«Une nuit d’avril 2003, très tard dans un bar du boulevard Sébastopol, je propose à Mohini de faire un groupe d’italo. C’est alors qu’un de nos compagnons de beuverie s’incruste dans l’histoire. Mohini est le moteur du groupe, par sa grâce, il devient possible de faire de la musique pop. Elle est à la fois l’inspiration et l’action. En matière de sorties, elle n’est pas du tout une suiveuse, elle aurait même tendance à devenir un peu trop tête brûlée. Je me retrouve en elle, dans la radicalité de son rapport à la défonce. Nous consommons vite et beaucoup, trop. Mohini et moi décidons d’arrêter Sex In Dallas à la fin de l’été 2004. Nous ne tenons pas à perdre notre santé physique et mentale pour un peu de gloriole et quelques milliers d’euros. Nous avons fait notre boulot (un album de techno cold wave plutôt réussi), nous partons la conscience tranquille. Quelle que soient les difficultés rencontrées, nous avons toujours pu compter l’un sur l’autre. Lorsqu’elle a commencé à bosser sur son projet solo, j’étais dans le pavot jusqu’aux cheveux. Evidemment, ça m’a fait chier. Pour autant, je n’ai jamais douté du fait que l’on travaillerait à nouveau ensemble. Je n’ai jamais douté non plus de sa capacité à accomplir un projet. Ajoutez à cela le talent dont elle fait preuve en matière de composition…»

«UNE FORTE TÊTE»
Nicolas Ker, des grands Poni Hoax, remixe «Milk Teeth».
«J’ai rencontré Mohini avant de rejoindre Poni Hoax. C’était la meilleure amie de ma girlfriend de l’époque. Elle venait juste d’arrêter Sex in Dallas. Ça ne m’arrive jamais de chanter le texte d’un autre dans mes propres groupes ou dans un featuring mais vu que pour “Milk Teeth”, c’était une reprise, ça ne me dérangeait pas du tout. Pour ce qui est des paroles, j’avoue que je ne les ai toujours pas comprises, ce qui est certainement bon signe. Concernant le chant, j’ai un peu changé la mélodie du couplet: à l’origine, nous avions arrangé la reprise pour sa voix à elle mais elle a insisté pour que ce soit moi qui la chante. A priori, elle est ravie du résultat et j’aurais plutôt tendance à la croire car c’est une forte tête et si elle n’avait pas aimé, elle nous l’aurait dit.»

«QU’EST-CE QU’ELLE FOUTAIT ?»
Koudlam, gourou gothique, remixe «Toward».
«Quand Sex In Dallas a splitté, elle a continué de faire des morceaux pour un projet avec Jean-Marc, qui m’a proposé de chanter en duo avec elle. On a fait un concert ensemble avec les paroles écrites sur des pupitres, et puis ça n’a pas tenu. Depuis, c’est vrai que je me demandais ce qu’elle foutait mais, de temps en temps, un pote en commun me donnait des news. Ça m’a fait plaisir quand elle m’a appelé pour me proposer un remix. J’ai dit ok sans hésiter. “Toward” est un morceau super épuré et sans rythmique. Quand je l’ai écouté, je l’ai imaginé avec un beat, j’ai voulu mettre la voix de Mohini dans un autre écrin, plus dur, et la compléter avec mon chant. J’ai presque tout viré de l’original, pour que ça colle au mieux avec ce nouveau beat. Elle a tout de suite adoré.»

MOHINI GEISWEILLER, LA LIFE
1979 : Mohini a 2 ans, elle habite dans une HLM d’un quartier prolo de Paris alors que cartonne en France le film hippie «Hair» de Milos Forman.
1987 : Avec ses parents et ses deux frères, elle vit près de Besançon dans une secte où elle chante des mantras.
1994 : Mohini découvre les teknivals et la techno, alors que Kurt Cobain se suicide en citant Neil Young («Mieux vaut brûler franchement que s’éteindre à petit feu»).
2004 : Sortie de l’album «Around the War» de Sex In Dallas, trio qui regroupe Jean-Marc Soulat, Adrien Walter et Mohini Geisweiller.
2010 : Album solo de Mohini Geisweiller, «Event Horizon»: comme du Françoise Hardy dessalée par Aphex Twin. En mieux.