Pamela Anderson a-t-elle inventé le marketing malibu ?

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Lors de sa récente tournée politico-promo, la sirène de Malibu s’est révélée en madone du marketing moderne. Et s’il fallait sauver les oies pour vendre des godasses en soja ?

C’était le 19 janvier dernier, salle des autre colonnes. Les caméras et les élus s’excitent d’une présence inhabituelle entre ces murs. Pamela Anderson, icône de la cause vegan, est venue défendre la proposition de loi de la député EELV Laurence Abeille visant à interdire le foie gras. Frédéric Nihous de Chasse, pêche, nature et traditions, juge bon de twitter : « Une dinde gavée au silicone parade à l’assemblée contre le gavage des oies… Quelle farce ! Qui en sera le dindon ? » Mais qui gave qui ? Si la bimbo engagée (ses soutiens à PETA, la fondation Bardot et la cause vegan ne datent pas d’hier) est bel et bien venue à Paris pour soutenir sa nouvelle copine des Verts, elle profite surtout de son passage en Europe pour lancer, avec une maestria digne des plus grands génies du marketing, sa ligne de godasses. Hier, Edward Bernays, inventeur dans les années 20 de la communication moderne, se servait du combat des suffragettes pour pousser les femmes à fumer (il envoyait ses recrues dans les manifs, la clope au bec, et publiait les clichés). Aujourd’hui, l’ex-bimbo de Baywatch assortit d’un peu de fond (sa prise de parole devant les baveux de l’Assemblée) son actu du moment: une collection de chaussures veganes lancée avec la jeune marque française Amélie Pichard. « Pamela est ma muse depuis que j’ai 9 ans ! », s’enflamme la créatrice derrière les pompes criardes, la campagne over-kitsch de David LaChapelle (voir photo) et le périple parisien de Pam. « Elle est pleine de contrastes, entre son image de bimbo et son combat pour les animaux et la planète », affirme la créatrice, qui voit en elle « la femme Pichard par excellence ! » Résultats des courses : invitée chez Anne-Sophie Lapix, l’ex-bimbo lui offre des groles. Sur le plateau du Grand 8, le caméraman semble envoûté par ses pieds. Et dans ses interviews données à la presse écrite, la Rosa Parks des palmipèdes parle surtout de son biz… Dindon de la farce, vous dites ?

Pierre Ardilly 


Paru dans Technikart #198, février 2016

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