Valery Zeitoun : « La star a toujours le pouvoir »

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Le producteur Valéry Zeitoun a travaillé avec quelques superstars (Amy Winehouse, Christophe et, hum, Adamo). Il se penche sur le phénomène de la totalistar pour nous.

Cette année, Robbie Williams et Frank Ocean se sont barrés de Universal et Stromae, lui, change de label à chaque album… Preuve que les artistes ont désormais les pleins pouvoirs ?
Valéry Zeitoun : Robbie Williams a raison de faire monter les enchères : il remplit toujours les stades, s’est bien investi dans son dernier album, compte enfin percer aux États-Unis… Stromae, il explose chez Universal, puis va faire son live chez Sony : il ne signe qu’un contrat par major. Ce sont eux qui ont le pouvoir, pas les labels ! Et quand Frank Ocean quitte Universal – de manière limite, hein ! –, c’est lui qui a le pouvoir. Bon, Universal a raison de l’attaquer : filer un album pourri pour se barrer, c’est quand même un truc de voleur de poules ! Et je ne suis pas sûr qu’il en ressorte gagnant au final. Ça marche quand on est au sommet, mais un jour, il aura peut-être besoin des labels…

Leur point commun, c’est d’avoir une énorme fan-base sur les réseaux sociaux.
Et le fait que celle-ci se transforme en ventes : Adele a énormément de pouvoir parce qu’elle a vendu 25 millions d’albums dans le monde, qu’elle a su bien s’entourer et que sa carrière n’est pas près de s’arrêter. Quand on est une vraie star, on garde le pouvoir.

Ce qui a changé en quinze ans ?
La musique se vend toujours, simplement de manière différente. Avant, deux canaux rapportaient : les ventes physiques et les concerts. Aujourd’hui, c’est morcelé. Mais on peut toujours gagner autant d’argent… Au final, l’assiette est sensiblement la même pour les grandes stars !

OLIVIER MALNUIT

Paru dans Technikart #207, novembre 2017

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